Coordination : Geneviève Colas - genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90

Favoriser la coopération entre police et associations, sur la traite

Aujourd’hui, l’exploitation sexuelle « logée » prend le pas sur la prostitution de rue. Les victimes sont alors moins visibles et encore plus difficiles à identifier. Or, l’audition des victimes est essentielle pour faire avancer les enquêtes. C’est pourquoi les services de Police ont besoin de travailler avec les associations qui effectuent des maraudes et de « l’aller-vers » leur permettant de rencontrer les victimes et de les accompagner.

Face à ce constat, l’Office Central pour le Répression de le Traite des Êtres Humains (OCRTEH) a mis en place un cursus de formation sur la traite à l’attention de ses officiers et enquêteurs, en partenariat avec à l’AFJ, Ac.Sé, et la Mission d’Intervention et de Sensibilisation Contre la Traite (MIST). La Mission Interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) est également intervenue dans cette formation.

Les 2 principaux objectifs de ce cursus sont :

  • Mieux comprendre les vulnérabilités et l’état psychologique des victimes pour mener à bien les auditions
  • Favoriser la collaboration entre la police et les associations afin de faciliter la coopération des victimes avec les enquêteurs et leur prise en charge
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Une collaboration « Police / associations » pour faire avancer les enquêtes et protéger les victimes

L’OCRTEH a pour principale mission l’arrestation des auteurs de traite.

Les enquêteurs collaborent avec des associations spécialisées, qui interviennent dès les démantèlements de réseaux, pour faciliter la protection et le suivi des victimes .

Dans ce cadre, le rôle des associations est d'aider les victimes à identifier les acteurs et les missions des travailleurs sociaux et officiers de police, leur expliquer leurs droits et la procédure qui va suivre afin de les préparer aux auditions des enquêteurs et de faciliter leur coopération avec la police. Par ailleurs, cela permet aux associations d’orienter rapidement les victimes qui ont besoin d’une mise à l’abri vers des dispositifs adaptés.  

La formation a été l’occasion de mieux se comprendre entre l’OCRETH et les associations spécialisées, de prendre connaissance des modes de fonctionnement et des contraintes de chacun afin d’envisager des partenariats répondant précisément aux besoins de chaque acteur.

Favoriser la coopération des victimes avec la Police

Les officiers de Police ont besoin de mieux comprendre les mécanismes psychologiques notamment autour de la relation d'emprise qui sont des freins à la sorite des réseaux et à la parole dans le cadre des auditions.
C’est pourquoi la formation inclut une sensibilisation aux dispositions des victimes de traite compte tenu des traumatismes vécus lors de leur enfance, leur parcours migratoire ou l’exploitation. De ce fait, beaucoup d’entre elles entretiennent une crainte des autorités et ne sont pas prêtes à collaborer avec la police en raison de l’impact psychologique de leur histoire.

La formation proposait aux enquêteurs des solutions pour adapter leur posture, leur  langage, la façon de recevoir les personnes et prendre en compte les fragilités psychologiques des victimes pour favoriser leur parole lors des auditions.

Un dispositif pédagogique à étendre et approfondir

Ce dispositif a été initié par l'OCRTEH qui souhaite prolonger cette initiative et approfondir la collaboration entre la police et les associations. Un retour des participants à la formation est prévu. Il est destiné à recueillir les éventuelles questions et les attentes des stagiaires en terme de complément à cette première expérience. Par ailleurs, L’OCRTEH souhaite former d’autres personnes des services territoriaux sur cette thématique de la traite.


L'association AFJ

C’est une association comprenant un foyer de mise à l’abri de 12 places et un appartement de 3 places à destination des femmes victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle.

Elle propose un accompagnement global des victimes : mise à disposition d’un hébergement, suivi administratif (ouverture des droits et régularisation administrative), suivi psychologique, actions éducatives d’insertion (apprentissage du français, accompagnement d’insertion professionnelle). Des activités sont proposées aux femmes au sein du foyer.

L’Accompagnement est effectué par une équipe de professionnels et des bénévoles. 


Article écrit en collaboration avec Faustine Douillard, cheffe de service à l’AFJ