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Dans un quartier parisien, aller à la rencontre des jeunes filles en errance exposées à la traite

ALLER A LEUR RENCONTRE

A la goutte d’or, à Paris,  des mineures en errance sont confrontées à la violence et la précarité de la rue et particulièrement exposées aux risques de traite à des fins d’exploitation sexuelle ou à des fins de contrainte à commettre des délits. 

Entourées d’hommes majeurs leur procurant des stupéfiants et de l’alcool, elles sont particulièrement vulnérables et peuvent facilement tomber sous l’emprise psychologique de personnes voulant les exploiter.

Le parcours de ces mineures en errance

La majorité de ces jeunes filles sont françaises, originaires du Maroc, de Tunisie, d’Algérie, mais aussi de Roumanie ou Serbie. Certaines sont nées en métropole et d’autres sont arrivées très jeunes sur le territoire. La plupart ont été scolarisées en France mais viennent de province.

Elles ont très fréquemment une histoire familiale compliquée et vécu des traumatismes dans la petite enfance impliquant des violences intrafamiliales, des incestes…

Souvent placées très jeunes par l’Aide Sociale à l’Enfance, elles possèdent un suivi institutionnel important et des éducateurs attitrés dans leur département d’origine. Seulement, elles ont à un moment quitté leur dispositif d’accueil et abandonné l’école. 
Elles se sont alors retrouvées en rue, où elles ont entendu parler du quartier de Barbès à Paris.

Barbès, un repère pour les mineurs en situation de rue

En France, le quartier de Barbès est un repère central pour les mineurs en errance. Ils forment ici un groupe auquel chacun a l’impression d’appartenir. Ces jeunes filles font également corps avec celui-ci, qu’elles assimilent à leur propre famille. Beaucoup d’entre-elles sont en couple avec des membres de ce groupe, mineurs ou majeurs. 

Par rapport à ce qu’elles connaissent, elles considèrent Barbès comme un lieu de liberté.

En réalité, elles tombent rapidement addictes de stupéfiants et survivent en squat où elles subissent une multitudes de violences physiques et sexuelles.

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Renforcer la prise en charge de ces jeunes filles

En France, on observe de plus en plus de signalements de jeunes filles en errance en province. Le phénomène ne se cantonne plus à la capitale et a tendance à se retrouver réparti sur tout le territoire.

Pour améliorer la protection de ces mineures, il est nécessaire de :

  • Renforcer le travail « d’aller vers » en rue pour repérer les jeunes filles en errance.
  • Mettre en place des dispositifs d’accueil adaptés à ces jeunes, éloignés du quartier de Barbès à Paris, sécurisés et sécurisants.
  • D'accentuer la formation des professionnels de la protection de l’enfance sur les questions de traite sur mineurs et les encourager à faire des signalements.
  • De développer la collaboration entre la société civile, les services sociaux, la justice et les forces de l’ordre afin de pénaliser les auteurs et mieux prendre en charge les victimes.

Association Hors la Rue

Objectif
Depuis 2004 Hors la Rue a pour objectif d’accompagner les mineurs étrangers en danger vers le droit commun (parmi lesquels des mineurs présumés victimes de traite des êtres humains)

3 missions principales
Repérer les mineurs étrangers en danger,
Accompagner les jeunes vers le droit commun
Participer à une meilleure connaissance et prise en charge des problématiques des jeunes que nous accompagnons.

3 modalités d’actions
Des maraudes quotidiennes effectuées par une équipe pluridisciplinaire sur les lieux d’activité, de pause, d’errance et de vie.
Un centre d’accueil de jour.
Des permanences psychosociales en détention auprès de mineurs que nous avons déjà rencontrés en rue, en partenariat avec la Protection  Judiciiare de la Jeunesse.
 


Article écrit en collaboration avec Julie Jardin, chargée de mission de lutte contre la traite des êtres humains, à Hors la rue.