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Données statistiques sur la traite des êtres humains

Le Service Statistique publique de la sécurité intérieure (SSMSI) et le Service Statistique publique de la justice (SSER) ont publié en octobre 2025, pour la troisième année consécutive, un état des lieux statistique sur la traite et l'exploitation des êtres humains en France, élaboré à partir des données disponibles dans les administrations : personnes victimes et mises en cause enregistrées par les services de sécurité ; auteurs identifiés et condamnés par les juridiction ; titres de séjour accordés aux personnes victimes (Service statistique ministériel de l'immigration, DSED) ; suites données aux contrôles effectués par l'inspection du travail (direction générale du travail, DGT). Des travaux d'intégration de nouvelles données administratives sur la traite des êtres humains sont menés chaque année pour enrichir les publications.

Deux publications sont ainsi disponibles ce jour selon deux formats différents ; côté ministère de la justice, un Infostat (n°203) selon un format plus resserré ; côté ministère de l'intérieur, un nterstats Références (édition octobre 2025) intégrant plusieurs éclairages complémentaires, dont des travaux d'expertise menés sur le champ de la traite des êtres humains au sens strict et l'identification des finalités d'exploitation. Enfin des analyses inédites , en lien notamment avec les infractions connexes dans les procédures de traite et d'exploitation des êtres humains, figurent dans ces deux publications.

Découvrir dans les liens ci-dessous les documents

Statistique publique de la sécurité intérieure  (ssmsi) 
Interstats Références

Statistique publique de la justice (SSER)
Infostat Justice n°2023

Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) 
Synthèse des données administratives 2024.

En 2024, les services de sécurité ont enregistré 2100 victimes de traite ou d'exploitation des êtres humains, en quasi-stabilité par rapport à 2023 (60,7%). Parmi ces personnes victimes, 23% sont mineures et 63% sont des femmes. 

Le nombre de mis en cause (2100) pour des infractions élucidées en 2024 par les services de sécurité a augmenté de 9% par rapport à 2023. En 2024, les parquets ont orienté près de 2600 personnes. 

Parmi les 2300 personnes considérées comme poursuivables, 9% ont fait l'objet d'une réponse pénale. 

Une information judiciaire a été ouverte pour plus des deux tiers des personnes poursuivies. 

Selon les données du Casier Judiciaire national des personnes physiques s'appuyant sur les condamnations définitives, en 2023, 950 personnes ont été condamnées pour traite et exploitation des êtres humains. Ces dernières ont en moyenne 30 ans (61 an par rapport à 2022) et 67% sont de nationalité française. Enfin sept condamnations sur dix ont donné lieu à une peine d'emprisonnement ferme.

En 2024, 47% des personnes victimes de traite ou d'exploitation des êtres humains enregistrées par la police et la gendarmerie nationales ont été victimes de proxénétisme, 36 % d'exploitation par le travail, 21 % de traite au sens strict et 1% d'exploitation de la mendicité. 

Le nombre de mineurs victimes de traite ou d'exploitation des êtres humains est de 490 pour l'année 2024, soit une hausse de 22% par rapport à 2023. 

En 2024, 74 % des personnes mises en cause pour des infractions de traite ou d'exploitation des êtres humains enregistrées par la police et la gendarmerie nationales ont été mis en cause pour proxénétisme, 20% pour exploitation par le travail, 11% pour traite au sens strict, et 1% pour exploitation de la mendicité. En outre, 92% d'entre eux sont majeurs et 74% sont des hommes. 

Enfin 46% des victimes de traite ou d'exploitation des êtres humains et 72 % des personnes mises en causes enregistrées par les services de sécurité sont de nationalité française.

Dès lors que les services de police ou de gendarmerie ont constaté une infraction et ont pu y associer une victime et/ou un mis en cause, la procédure est transmise au parquet, c'est-à-dire au service du procureur de la République. En 2024, près de 2 600 personnes mises en cause dans des affaires de traite ou d'exploitation des êtres humains ont ainsi été orientées par les parquets, quelle que soit la date d'ouverture des procédures concernées. Parmi les 2 200 personnes dont l'affaire est poursuivie, e juge d'instruction est saisi et une information judiciaire est ouverte pour près des deux tiers, soit 64%.

En 2023, selon les données du Casier judiciaire national, 950 personnes ont été condamnées pour au moins une infraction du champ de la traite ou de l'exploitation des êtres humains, dont la majorité pour proxénétisme (83%). Sept condamnations sur dix donnent lieu à une peine d'emprisonnement en tout ou partie ferme. Enfin 86% des condamnations pour traite et exploitation comportent au moins une peine complémentaire (confiscation, amende délictuelle, interdiction de séjour...).

Le nombre de documents relatifs au séjour délivrés aux ressortissants étrangers ayant déposé plainte ou témoigné contre des personnes accusées d'avoir commis des infractions de traite des êtres humains ou de proxénétisme poursuit sa hausse en 2024, plus particulièrement pour des cartes de séjour temporaire en qualité de victimes de traite des êtres humains (+45 %) et des autorisations provisoires de séjours "parcours de sortie de prostitution" (+27%). 

Après avoir connu une hausse en 2023, le nombre de créations et renouvellements de cartes de résident revient toutefois au niveau de 2022, passant de 81 à 46.

Enfin sur l'année 2024, 459 victimes d'exploitation par le travail ont été identifiées par l'inspection du travail dans 65 dossiers distincts. Ces dernières ont notamment été exploitées dans les secreurs de l'agriculture, du bâtiment et travaux publics (BTP) et de l'hôtellerie café restaurant (HCR).

Présentation du SSMSI et du SSER

Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) et le Service de la statistique, des études et de la recherche (SSER), en tant que services statistiques ministériels, élaborent et mettent en oeuvre les dispositifs statistiques permettant d'éclairer le débat public dans leurs domaines respectifs, la sécurité intérieure et la justice. Ils contribuent aux réflexions et participent à l'évaluation des politiques publiques. Ils font partie du Service statistique public, coordonné par l'Insee. Ils respectent un certain nombre de règles visant à garantir la qualité et maintenir la confiance dans les informations produites et diffusées, en particulier indépendance professionnelle, fiabilité, neutralité, qualité du processus, méthodologie solide, accessibilité. Leurs programmes de travail font l'objet d'une concertation avec l'ensemble des utilisateurs au sein du Conseil national de l'information statistique (Cnis). Leurs activités sont évaluées par l'Autorité de statistique publique (ASP).


Informations transmises par Christine GONZALES-DEMICHEL du Service statistique publique de la sécurité intérieure (SSMSI) 
D'après le communiqué de presse SSMSI SSER, du 14 octobre 2025.