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Patricia

Comment es-tu arrivée à cette situation d'exploitation sexuelle ?

"Quand j'ai dit à la fille que je devais 50 000 €, elle m'a dit "Tu sais c'est combien ?". Elle m'a calculé en nairas, j'ai fait "haaaaaa !" je suis retourné dans son magasin, j'ai dit je ne peux pas,

Comment je vais trouver cette somme ? On me dit tu vas faire comme les autres.

C'est là que j'ai élevé la voix, j'ai commencé à parler fort, et lui, avec son compagnon, a commencé à me dire de fermer ma bouche : "Pourquoi tu cries comme ça ? Ca m'énerve ! Tu étais là en Afrique en train de crever, ça t'énervait pas. On était là pour te sortir de la merde et tu cries !" Dans ma tête, je me suis dit "Oui je crevais, mais ce n'est pas ton problème." J'étais perdue, je pleurais toute la nuit, les tâches noires là, c'est les pleurs, je pensais que c'était fini pour moi. Quand il fait froid, on prend des gifles partout, c'est incroyable."

Quels sont les leviers sur lesquels tu t'es appuyée pour en sortir ?

" Quand les enfants sont à l'école, j'ai besoin de faire quelque chose, pour prendre mon esprit hors du passé, n'importe quoi, du bénévolat, peu importe.

Travailler nous rend, comme moi par exemple, contente que je donne quelque chose dans ma vie. Quelque chose à faire d'autre que d'aller dans une chambre d'hôtel pour coucher avec un homme.

Dis moi de laver les voitures, de nettoyer quelque chose, je vais le faire avec tout mon corps avec moi, avec tout mon corps intact, je ne serai pas forcée."