Coordination : Geneviève Colas - genevieve.colas@secours-catholique.org - 06 71 00 69 90

Nofy

"En septembre 2016, ma cousine et son mari m’ont payé le billet d’avion pour que je vienne habiter avec eux. J’habitais Madagascar mais personne ne pouvait s’occuper de moi là-bas. Mon père est décédé en 2013 et je vivais avec la femme de mon père. Avant, j’étais déjà venue en France, de 1992 à 2002, pour faire des études. J’étais à cette époque hébergée par la famille. Puis j’étais retournée à Madagascar pour aller voir on père. 

Ma cousine m’avait dit que je resterais avec elle pour lui tenir compagnie, pour l’aider un peu dans sa vie quotidienne… Ma cousine et son mari m’ont installée dans une chambre. Au début cela se passait bien, ils s’occupaient bien de moi… 

Puis, l’attitude du mari de ma cousine a changé : quand quelque chose ne lui plaisait pas, il me giflait, il me donnait des coups de poing dans le visage, je saignais du nez et cela coulait sur mes vêtements… On dirait que rien ne convenait, il ne donnait pas de raison… Il n’aimait pas que l’on fasse de bêtise (quand on oublie quelque chose quand on sort par exemple).

Ma cousine était présente quand il me frappait mais elle n’essayait pas de me protéger, elle disait juste quelques fois à son mari de ne plus me frapper. Dans sa colère il disait qu’il n’était pas content, qu’il était hors de lui…

Une fois la police est venue, car la voisine avait téléphoné pour que la police vienne. La police a dit à M. qu’il ne fallait plus qu’il recommence ce genre de comportement. Ma cousine avait raconté à la voisine qu’il me frappait. Il racontait aux gens qu’il me frappait, il ne s’en cachait pas.

Après la venue de la police, il a dit qu’il n’allait pas se priver de me taper s’il en avait envie, il a dit que s’il avait des problèmes avec la justice, il dirait que c’était de ma faute. La police m’avait conseillée de venir porter plainte si cela continuait. Pendant le temps où je suis restée chez eux, cela est arrivé moins de 10 fois. 

Il ne me laissait pas sortir, et quitter la maison, sauf pour accompagner sa fille à l’école. Il ne voulait pas que j’aille porter plainte, j’ai pensé à aller porter plainte mais il calculait le temps que je mettais pour un aller-retour à l’école. 

Je sortais de la maison qu’avec ma cousine ou lui. Ils m’emmenaient faire les courses le weekend, à la banque, chez le médecin… M. pouvait m’emmener car il ne travaille pas, il a le temps. Ma cousine travaille. Tous les mois, il me prend 350 euros avec ce qui me restait, j’achetais mes produits de toilette… 

Chez eux, je faisais le ménage le lundi et le vendredi. Le soir je préparais le repas de la famille… Ma cousine travaille dans une maison de retraite. Ma cousine m’a déjà frappée à Madagascar, quand elle est venue en vacances, sans raison, une seule fois.

Quand je suis partie, il n’était pas d’accord et a dit qu’il fallait faire attention à ce que je racontais car je racontais des histoires. Ils sont venus me voir au foyer et m’ont proposé de m’emmener à la messe le dimanche. Il dit que je suis malade et que je prends un traitement, et que je suis malade de la tête.

C’est vrai que j’ai des problèmes psychologiques, que j’ai vu un psychiatre et que j’ai des médicaments mais ce n’est pas une raison pour qu’il me tape. Il dit qu’il faisait ça aux gens qu’il n’aime pas, mais je ne l’ai pas vu frapper quelqu’un d’autre.

J’ai peur de porter plainte car j’ai peur qu’il s’en prenne à moi.Il me menaçait tout le temps que s’il avait des problèmes avec la justice, il me le ferait savoir… Je me rends compte que ce n’est pas normal ce qu’il a fait mais je pense qu’il ne faut pas provoquer des gens comme lui. Il faut faire attention."