Esclaves de France ! On voudrait voir là un anachronisme. Mais en 2006, le CCEM a reçu 368 signalements. 368 personnes exploitées, torturées, soumises, isolées, sans reconnaissance légale... 368 victimes d’un silence assourdissant, au service d’employeurs profitant de la moindre faille sociale ou psychologique.
Et toutes celles qui n’ont pas encore été repérées, qui vivent atterrées, privées de papiers, menacées de dénonciation à la police ou d’atteintes à leurs familles restées au pays...
« On estime à plusieurs milliers le nombre de petites bonnes en France », avance avec prudence Pierre Dumont, de l’association OICEM. « Un chiffre établi au moyen des signalements que nous recevons. On sait aussi que tous les trafics d’êtres humains sont en progression ; les prohibitions font monter les prix mais ne font pas disparaître le phénomène. »